Conformément à la décision du Conseil d’Etat du
31 décembre 1976 (req. N° 99-397 Papineau) l’indemnité
d’éloignement perçue. par les agents de l'état en
service dans les territoires d’outre-mer constitue un complément
de traitement à raison de l’activité exercée par
eux dans les territoires d’outre-mer. Elle suit le même régime
d’imposition à l’impôt sur le revenu que la rémunération
principale perçue au titre de la période d’activité
outre-mer. Peu importe à cet égard que l’indemnité
d’éloignement soit versée en France avant le départ
de l’agent de l’Etat dans le territoire d’outre-mer.
Par suite, l’indemnité d’éloignement attribuée
aux agents fiscalement domiciliés en Polynésie Française
n’est pas imposable en France dès lors qu’elle constitue
pour les fonctionnaire concernés un supplément de traitement découlant.
de l’exercice. de ..leur activité hors de France, sans qu’
il y ait lieu de se préoccuper ni de la domiciliation fiscale de ces
agents lors du versement des différentes fractions de l’indemnité,
ni du régime fiscal qui lut est applicable dans le territoire d’outre-mer.
Dans ce cas, l’indemnité d’éloignement n’est
pas davantage soumise aux contributions sociales (CSG et CRDS), leur champ d’application
territorial étant aligné sur celui de l’impôt sur
le revenu. En revanche, tel ne serait pas le cas si l’agent concerné
avait conservé son domicile fiscal en France au sens du 1 de l’article
4 B du code général des impôts. En effet, dans cette hypothèse.
les rémunérations, dont l’indemnité d’éloignement,
versées au titre de I’activité en Polynésie française
doivent supporter la CSG et la CRDS.
Dans la situation particulière évoquée dans la demande,
le point de savoir où se situait le domicile fiscal de l’intéressé
durant l ‘exercice de ses fonctions en Polynésie française
relève des circonstances de fait que les éléments communiqués
ne permettront pas d’apprécier.
COMMUNIQUE
PRIME D’ELOIGNEMENT OUTRE-MER
Le décret n° 53-1266 du 22 décembre 1953 portant aménagement
du régime de rémunération des fonctionnaires de l’Etat
en service dans les départements d’outre-mer a notamment institué
(Titre Ier) une indemnité d’éloignement servies aux fonctionnaires
de l’Etat recevant une affectation à la Guadeloupe, à la
Martinique, à la Réunion ou en Guyane française. Cette
disposition est également applicable aux fonctionnaires de l’Etat
qui, domiciliés dans l’un des départements d’outre-mer,
sont affectés en métropole.
Lors de la discussion du projet de loi d’orientation pour l’Outre-mer
(3ème séance du 11 mai 2000, Assemblée nationale, JO. compte-rendu,
n° 41 AN CR, 12.5.200, p. 4175), quatre amendements parlementaires à
l’article 42 du projet de loi ont été soumis à examen
en séance plénière (n°s 250, 301, 411 et 373 rectifié).
L’amendement n° 250 a été présenté par
MM. Montoussamy (Guadeloupe), Asensi (Seine-Saint-Denis), Gerin et Brunhes (Hauts-de-Seine)
(tous du groupe communiste). Il visait à abroger le décret du
22 décembre 1953. Les amendements n°s 301 et 411 ont été
présentés par MM. Lambert (Charente, rapporteur, PS), Hoarau (Réunion,
groupe radical, citoyen et vert), et Mme Bello ( Réunion, groupe radical,
citoyen et vert) ; ils visaient également à la suppression de
ce décret et à la promulgation d’un nouveau décret
dans un délai de trois mois. L’amendement n° 373 rectifié,
présenté par MM. Caullet (Yonne, PS) et Mermaz (Isère,
PS) visait à ce que le gouvernement présentât un rapport
sur l’évaluation des dispositions du décret du 22 décembre
1953.
M. Montoussamy (groupe communiste) a déclaré vouloir supprimer
la prime d’éloignement présentant (selon lui) " un
caractère pervers et désuet ". Il a toutefois décidé
de retirer son amendement. De même, les auteurs de l’amendement
n° 301 ont décidé de le retirer en séance.
Mais l’Assemblée nationale a adopté l’amendement n°
411 ainsi rédigé : " Dans un délai de trois mois suivant
la promulgation de la présente loi, le gouvernement présentera
un décret modifiant le décret du 22 décembre 1953 et visant
à supprimer le titre premier dudit décret ". Le titre Ier
vise précisément la prime d’éloignement.
Il est fait observer à nos adhérents que cette disposition ne
concernera donc que les fonctionnaires affectés dans les DOM (Guadeloupe,
Martinique, Guyane, Réunion) ou qui, originaires de ces DOM, sont affectés
en métropole. Ce nouveau dispositif qui sera défini par un nouveau
décret (dont les dispositions ne vaudront que pour les fonctionnaires
nouvellement affectés) ne concernera donc pas les fonctionnaires affectés
dans les TOM (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie,
Wallis-et-Futuna, TAAF) ni ceux affectés à Mayotte et à
Saint-Pierre-et-Miquelon.
La gauche " plurielle " a donc adopté une mesure
supprimant la prime d’éloignement le gouvernement Juppé
avait tenté de diminuer le montant de cette prime mais avait dû
y renoncer devant les violentes manifestations syndicales et des partis de gauche,
la gauche " plurielle " vient donc d’adopter, avec l’aval
du gouvernement, une mesure qu’elle avait radicalement condamnée
sous la majorité précédente et le silence des syndicats
enseignants métropolitains est éloquent… !
édition 19 mai 2000 Fédération des Professeurs Français
résidant à l’Etranger (FPFRE) &emdash; défense
des intérêts matériels et moraux des personnels exerçant
à l’étranger et dans les DOM-TOM.
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